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Vous voici à la merci du Tyran...
 
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 Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)

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Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) Vide
MessageSujet: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyLun 5 Avr - 11:49

Cette pétasse de bibliothécaire allait voir ce qu’elle allait voir ; on ne dit pas « non » à Jeveh. Peut-être qu’elle était conne, mal-baisée, et excessivement revêche, mais aucun de ces critères ne lui donnait de bonne excuse pour mettre des bâtons dans les roues d’un Neuwright – point barre.

Il était déjà excessivement énervé lorsqu’il avait fait un détour vers l’académie pour se documenter, l’après-midi même ; coincé dans un blouson aussi imperméable qu’une éponge en mousse, pris sous une averse glaciale et soudaine, il avait couru jusqu’au noble bâtiment, sans éviter les flaques qui avaient bousillé le bas de son jean, ses belles chaussures en cuir, et, en l’occurrence, ses chaussettes hors de prix. Il avait les mains gelées et tremblotantes, les cheveux dégouttant sur sa divine figure, et venait de se faire repousser par une petite prude à l’auberge. Il avait daigné baisser les yeux sur cette petite blonde un rien dodue et dotée d’une bouche caricaturalement pulpeuse, prêt à séduire n’importe quoi pour échapper à l’ennui, et elle avait osé se signer gravement en implorant l’aide de ses ancêtres, puis, pleine de dignité bafouée et d’outrage, elle l’avait contourné comme s’il avait été l’ante-christ avant de courir vers la sortie. Tous les badauds l’avaient évidemment fixé comme s’il avait été Jack l’Eventreur, ou le Violeur attitré de Waterin, et il avait dû battre en retraite avant même d’avoir eu son putain de verre de vin.

Pour conclure, il avait poussé les grilles de l’académie en sentant monter la colère dans sa gorge, et sa mauvaise humeur était à son paroxysme (du moins le croyait-il) lorsqu’il entra sans discrétion dans la bibliothèque, pataugeant dans ses pompes trempées.

La bibliothécaire porcine l’avait dévisagé d’un air mauvais, avait scruté sa tenue inconséquente, et avait lâché un « CHUT ! » cassant avant même qu’il n’ouvre la bouche. Elle n’avait d’ailleurs pas fini de lui casser les couilles : elle tournicotait autour de sa table de travail alors qu’il se documentait une nouvelle fois sur la maîtrise des éléments, elle le houspillait dès qu’il osait respirer trop fort, elle vint lui interdire l’examen d’un livre ancien, sous prétexte qu’il était encore salement trempé. Après deux heures de retenue honorable, le désir de lui casser la figure était devenu pressant ; il remit son blouson – qui n’avait pas séché -, prit l’énorme bouquin qu’il était en train d’étudier et qui lui semblait extrêmement bénéfique quant à son don électrique, et vint vers le bureau qu’elle occupait. Cette rapace de bonne femme le regardait avancer vers elle avec une œillade de mauvaise augure, et prit le livre qu’il lui tendait sans douceur.


- Merci. Au revoir.

- Non, mais, je veux emprunter le livre, lâcha-t-il d’un ton sec.

- C’est hors de question. Vous ne me semblez pas digne de confiance. Vous allez l’abîmer. Je ne donne pas mes livres aux mauvaises graines.

Elle avait de toute évidence pété une durite. Elle l’avait connu durant toute sa scolarité et il venait encore régulièrement ici. Elle avait besoin de cachets – ou d’un bon coup de poing dans le plexus -, et il se ferait une joie de lui procurer l’un ou de lui administrer l’autre. Il la foudroya d’un regard torve et tira sur le bouquin dans un geste totalement puéril ; elle lui arracha violemment le manuscrit, la bouche ouverte devant cet affront littéraire, et lui fit signe de se casser immédiatement :

- Ou j’appelle la sécurité, m. Neuwright !

- SALOPE !

Il traversa la salle dans un silence de mort, tirant élégamment sur les pans de son blouson, et claqua la porte, la tête haute, alors que la pauvre bibliothécaire se tenait encore le cœur. Eh bien, quoi ? Il faut remettre ces femelles tyranniques à leur place quand l’occasion se présente.

Bref. Il était tard maintenant ; il enfila un imperméable – un vrai, cette fois -, chopa l’écharpe que sa grand-mère lui avait tendrement tricoté il y avait quelque temps, la tournicota autour de son cou, repoussa ses cheveux électrisés par les exercices qu’il avait tenté de mener à bien dans l’aile ouest du manoir – et qui n’avaient aboutit qu’à une petite explosion au niveau de la lampe de chevet de la chambre d’amis numéro dix-huit -, et ouvrit la porte.

Le temps était toujours infect, la pluie battait les vitres et les dalles de l’allée principale, les arbres pliaient lentement leurs branches faiblardes sous la force des rafales de vent : ça sentait le cyclone force 2, une petite tempête désagréable qui allait lui gâcher la nuit et la journée du lendemain : il préparait déjà un programme à domicile, avec petits gâteaux, thé, et parlote anodine avec son aïeule. Un retour en enfance, quoi. Il souleva son col autour de sa mâchoire, boutonna son manteau de bourge, et sortit braver l’averse – sans oublier néanmoins son délicieux parapluie beige.

Il marcha jusqu’à l’académie, pendant une bonne demi-heure certainement, d’un bon pas, et arriva frigorifié ; ses mains tremblotaient et ses lèvres atypiques avaient bleui sous l’assaut du vent froid ; il détestait Novembre à Waterin. Il leva les yeux sur le mur d’enceinte, ferma son parapluie miniature et l’enfonçant dans la poche de son blouson ; il sauta une ou deux fois avant de pouvoir attraper le bord du mur, et se hissa contre la pierre glaciale ; on disait que la cour était souvent surveillée après le couvre-feu. Il était 23h et il n’y avait pas âme qui vive : encore un coup de bluff du dirlo. Il allait faire un aller retour rapide à la bibliothèque, vandaliserait puérilement le bureau de la bibliothécaire tarée, prendrait deux ou trois livres pour s’élever au dessus de tout soupçon, et garderait pour la peine celui qu’elle lui avait interdit d’emprunter. Et alors, enfin, son envie de meurtre s’évanouirait au profit d’une impression de bien-être ultime, comme à chaque fois qu’un de ses caprices étaient accomplis.

Il retomba de l’autre côté sans un bruit et accéléra le pas dans la pénombre ; il ne sentait aucune présence, mais la pluie masquait avec violence ses bruits de pas ; il marchait vite vers la porte secondaire, qui, il s’en souvenait, restait ouverte sous prétexte qu’elle était une sortie de secours : cette académie était si facilement accessible ! Il n’aurait pas pensé que tout cela se ferait si naturellement. En fait, il ne pensait même pas qu’il irait jusqu’à la bibliothèque, et son inconscient avait déjà enregistré que le moindre obstacle le ferait rebrousser chemin sans rancune ; Jeveh était un peu excessif. Et un peu sujet aux colères gratuites, après tant d’évènements mineurs désagréables.

Il appuya sur le battant de la « sortie de secours » d’un coup sec et sentit la porte céder sous le poids de sa poussée ; il entrait à peine dans le bâtiment, d’un pas seulement, la porte toujours en main, lorsqu’un corps entra violemment en collision avec le sien. La douleur l’atteignit au plexus, fulgurante, comme si un coude s’était enfoncé dans son estomac – il grimaça violemment et se courba en deux.


- Putain !!


Dernière édition par Jeveh E. Neuwright le Ven 23 Avr - 17:43, édité 1 fois
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Nailah Temset

Commandant des Services Secrets de l'Armée Noire.

Nailah Temset


Messages : 24
Expérience : 42
Magie : » Dons : Contrôle le Feu & lit l'Avenir.
» Conséquences : Maladie due au contrecoup.
Localisation : » Dans un recoin sombre de ta conscience.
Occupations : » Se jouer de vous.
Humeur : » Aguicheuse, pourquoi ?


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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyLun 5 Avr - 13:48

    Parfois, Nailah regrettait l’ennui.

    En fait, c’était tout récent. Il faut dire qu’elle n’avait pas tellement l’habitude d’être confrontée à tant de gosses. Entre Ed’wina et le nouvellement recruté Hayden, elle avait plus l’impression d’occuper un poste de Garderie plutôt qu’être aux commandes des Services Secrets de l’Armée Noire. À quoi diable pensait donc Sund ? Elle n’avait nullement besoin d’une leçon de maternité, elle ne voulait de toute façon aucun gamin : elle ne pouvait pas supporter ces horreurs. Pour un peu, elle les noierait sans plus tarder dans le fleuve le plus proche, ou les abandonnerait sous un pont, comme de vulgaires animaux de compagnie dont on se serait lassé. Seulement, ce n’était pas de cette manière qu’elle pourrait un jour se débarrasser des deux affreux. Ils n’étaient plus des gosses stupides, il s’agissait d’adolescent sournois, si bien que Nailah en oubliait qu’elle-même n’avait que dix huit ans.
    Ô joie.
    Voilà qu’elle se sentait vieille.

    Pas question de rentrer au château ce soir.
    La pluie s’abattait, inlassable, sur les vitres de la chambre de Nailah. Plongée dans l’obscurité, la jeune femme songeait au calme reposant qui l’envahissait, loin du ton mielleux d’Hayden, loin des crises d’hystéries de Miss Poison, de cette ambiance suffocante qui la suivait partout. Si auparavant elle se délectait des regards que l’on posait sur elle, qu’ils fussent empreints de jalousie ou de passion, tout cela semblait l’étouffer à présent. Pourquoi ? La question s’attarda dans esprit, tandis qu’allongée sur son lit, elle s’amusait à allumer une flammèche au bout de son index, puis de chacun de ses doigt. Son pouvoir serait-il la cause de son malaise ? Elle devait se rendre à l’évidence, l’effort qu’elle avait fourni au Bal d’Halloween l’avait simplement lessivée. Les vertiges la prenaient plus souvent, l’appétit ne lui venait plus, depuis quelques jours. Un brasier d’une telle ampleur, à une distance pareille… avait-elle perdu la tête ?
    Mais James Catterson le valait bien.
    Il était étrange de voir quel impact Sund avait sur cette île, le vide qu’il avait créé, en permettant la mort du personnage le plus excentrique de l’Académie. Bien qu’Opposant, Nailah l’avait apprécié. Et elle l’avait tout aussi certainement achevé. Pourtant, un guérisseur dans la foule aurait pu remédier temporairement son état, jusqu’à ce qu’il fût pris en charge par Gabriel Jewel. Les flammèches dansant au bout de ses doigts s’éteignirent une à une.
    Nailah secoua la tête, en se redressant. Non, évidemment que non. Il était fini, point barre. Elle n’avait pas ressentir ce fond de culpabilité, par plus que cette fatigue inutile. Son existence serait courte, elle ne comptait pas s’appesantir sur de tels détails. Il fallait qu’elle se reprenne, par Unla !

    Le froid saisissant du sol sous ses pieds nus finit par lui remettre les idées en place.
    Un sourire naquit sur ses lèvres, alors qu’elle s’approchait de sa commode, où elle saisit l’un de ses paires de longues boucles d’oreilles en argent, assorties à sa robe noire moulante au col roulé qui changeait bien de ses décolletés provocateurs. Que voulez-vous, par un temps pareil, Nailah n’était pas insensible au froid mordant de ce mois de Novembre. Elle enfila seulement son long manteau d’un indigo profond, doublé de fourrure claire sans se soucier des dégâts que la pluie pourrait causer sur le précieux vêtement, saisit ses chaussures aux talons vertigineux et ferma ensuite la porte derrière elle. Parcourir les couloirs à une heure pareille était toujours un peu risqué, car ils étaient sensés être surveillés. Mais le couple de directeurs complètement fêlés ne risquait pas de lui causer de réels problèmes de sitôt, si bien que Nailah s’en souciait peu. Elle se contentait de faire preuve de discrétion en n’enfilant ses chaussures qu’en arrivant dans le petit vestibule de la sortie secondaire. Elle enfila ses chaussures au pied des marches, désormais prête pour sa petite escapade nocturne.
    Direction les Tréfonds d’Izel.

    De moins, croyait-elle, jusqu’à ce que son don s’activât.
    Quelques secondes avant que la porte ne s’ouvre, elle distinguait déjà la personne qui allait la franchir. Il ne faut jamais bien longtemps pour reconnaître une telle silhouette : Nailah identifiait immédiatement ce genre d’individus nuisibles à sa réputation au sein de l’Académie. Car Jeveh avait cette sale habitude, de son temps, d’effacer la notoriété de notre Vipère en se pavanant dans les couloirs. D’ailleurs, cela arrivait encore, de temps à autre, lorsqu’il daignait passer dans le coin. Sans plus attendre, elle saisit l’occasion de se venger de la dernière humiliation en date, qui certes devait remonter un peu. Cela relevait plus d’une impulsion que du résultat d’une quelconque réflexion, vous vous en doutez. Le coup fut bref. Un coude dans le plexus, alors qu’elle faisait mine de sortir.
    Quoi de plus accidentel ?

    Elle ignora le juron, tout autant que la pluie qui battait son visage maintenant qu’elle se tenait dans l’encadrement de la porte. Même si c’était quelque peu en opposition avec son élément, elle avait appris à ignorer cette désagréable sensation qui la saisissait. Après tout, aux yeux de tous elle n’était sensée ne posséder qu’un don, celui de lire l’avenir. Du moins, quand elle faisait l’effort de s’en servir.

    « Toi ? »

    Le ton n’avait rien d’engageant, loin de là. Il y mêlait subtilement mépris et surprise feinte, toujours habillée de cette froideur qu'elle réservait à ceux qu'elle n'appréciait guère. Elle toisa Jeveh de son regard onyx, un sourcil haussé. Même dans la pénombre, elle pouvait distinguer ses yeux vairons, à l’éclat si particulier.

    « Je peux savoir ce que tu fais ici ? »

    Bien entendu, il pouvait se poser la même question la concernant.
    L’heure du couvre-feu passée, elle n’avait aucun droit de déambuler de la sorte, encore moins de s’éclipser au milieu de la nuit. Chose qu’elle faisait que trop souvent, évidemment. Elle avait d’autres chats à fouetter, d’autres problèmes à régler. Quand elle ne s’esquivait pas pour faire des rapports au Château, elle se complaisait dans le simple fait de glaner des informations dans ce trou à rats mal famé qui servait de repères à de nombreux Partisans. Histoire d’avoir quelques moyens de pression sur cette sale engeance, au besoin.

    Au moins, Jeveh constituait une distraction digne de ce nom.
    Oui, jouons.
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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyLun 5 Avr - 16:58

(Putain, putain, putain, putain, putain, putain, reprends-toi, mec. Pas de hurlements hystérique, ne pète pas la gueule de l’IMBECILE et de son putain de coude, pas de crise meurtrière. On expire ? On inspire. Putain ! CA FAIT MAL. Reprends ton souffle.)

- Je peux savoir ce que tu fais ici ?

C’est lorsqu’il entendit le timbre glacial et bien connu de Nailah qu’il l’identifia pour de bon ; avant cela, il ne s’intéressa qu’à la douleur qui résonnait dans son ventre en pulsations régulières, et remerciait le ciel que l’intrus n’ait pas atteint une partie plus basse de son anatomie. Ses iris s’étaient d’ores et déjà habituées à la pénombre environnante ; il voyait, sur le noir plus clair du mur, la silhouette de Nailah se découper, vêtue de sombre, dotée d’une tignasse nocturne et d’un regard de jais. Il grimaça : il aurait mis ses deux mains et ses précieuses à couper qu’elle l’avait fait exprès, le coup de coude ; la petite garce se tenait bien droite, dans l’attente d’une réponse, et il se demanda s’il était vraiment déloyal de lui envoyer une petite décharge électrique, histoire de lui faire ressentir sa colère.

Il avait connu Nailah alors qu’elle vagabondait encore à l’académie en jupe-short et couettes nattées. A cette ridicule époque, lui même était un pubère plein de popularité et de notoriété, et celle qui avait le titre de reine de beauté du bahut n’était certainement pas cette sorte d’hybride entre une gitane enjôleuse et glaçon tyrannique : c’était Lily-Beth qui se pavanait dans le couloir avec magnificence. La gamine avait 12 ans, on disait qu’elle avait un assez bon potentiel, mais ça s’arrêtait là. Il l’avait peut-être un peu bousculée dans la cour, parce qu’elle n’était qu’une môme parmi tant d’autres, mais il n’avait pas retenu son existence ; non, en fait, il avait remarqué cette marie couche-toi-là il y avait trois ou quatre ans, lorsqu’elle avait réellement commencé à prendre une ampleur esthétique et caractérielle. Il se rappelait que, lorsqu’il avait continué à fréquenter l’académie malgré ses 18 balais passés, il avait constaté qu’elle gagnait en autorité ; puis, elle était devenue une espèce de divinité en puissance, une petite splendeur déambulante, et douée de parole, foutue comme un fantasme masculin et assez dévêtue pour faire saliver les idiots ; mais pour lui, elle n’était qu’une remplaçante médiocre qui faisaient oublier aux nouveaux élèves la légende qu’il avait été. Encore un sentiment puéril – qu’il avait exploité jusqu’à la nuisance.

Il se souvenait de deux ou trois affrontements entre eux, trop peu pour les rendre ennemis ou intimes, assez néanmoins pour que naisse la rancune. Il avait, dans un mouvement totalement enfantin, une fois, alors qu’il n’avait pas encore vingt ans, créée une auréole d’électricité statique, et la pauvre chérie s’était baladée une journée entière avec les cheveux dressés sur la tête, avant que le courant ne s’évanouisse. Il avait tant rit, caché dans les chiottes, qu’il avait failli se faire éclater la jugulaire, ou un truc dans le genre. Mais c’était anodin : elle n’avait que 14ans ; elle devait avoir oublier ce genre d’humiliation lointaine.

Une autre fois, il l’avait ridiculisée, mais sans le vouloir ; il avait conduit il ne savait quel petit incident rebelle au dehors, sur la place de la ville, et un respect éphémère avait explosé pour lui, au sein de l’académie, où il avait été élève et respecté ; il était venu une fois, et, en traversant le couloir, qui gravitait essentiellement autour d’une Nailah désinvolte, il avait attiré l’attention sur lui ; les gosses s’étaient écartés, les plus grands avaient même amorcé une sorte d’ovation diffuse, et l’adorable brunette avait été reléguée dans un coin, vers les casiers, sans avoir plus d’intérêt. Il avait croisé son regard : si elle avait eut un quelconque pouvoir offensif, il serait certainement mort sur le champ.

Enfin, il y avait quelques mois, lorsqu’il l’avait vue aller vers la bibliothèque avec une jupette fort légère, il n’avait pas pu résister. Impossible. Elle était peut-être agaçante, alors même qu’il ne la connaissait que très peu, mais elle était extrêmement appétissante ; ses courbes déliées, son visage fin et harmonieux, ses longs cils fournis et ses jambes vertigineuses l’avaient conquis assez primitivement, et il n’avait pas retenu son geste, pas une seule seconde, pas une pensée pour la bienséance :
Il lui avait tapé la croupe au passage, et s’était éloigné d’un air totalement dégagé, échappant du même coup à l’œillade meurtrière qui avait dû l’effleurer sans qu’il n’ose y prendre garde.

Il se souvenait très précisément de ces rares évènements parce qu’il avait toujours été frappé, même maintenant, du charme qu’elle exhalait. Elle était sans aucun doute belle – même lui, qui ne s’évaluait pas à la baisse, pensait qu’il ne lui arrivait pas à la cheville en terme d’homologue masculin -, mais elle dégageait quelque chose d’hypnotique et d’obsessif qui ne le laissait – qui ne laissait personne ?- insensible ; là encore, dans la semi obscurité du soir, il ressentait l’étrange malaise qu’elle procurait à ses interlocuteurs, et la mystique attirance qu’elle enchevêtrait à ses sens. Il fronça néanmoins les sourcils, profondément agacé par le coup de coude (qu’elle avait cagneux, ma parole !) qu’il s’était pris dans l’abdomen, et plissa ses lèvres féminines. Il la foudroya du regard – si elle le captait, tant mieux -, et défit un des boutons de son imper de petit bourgeois avant de rétorquer du tac-au-tac :


- Ton couvre-feu, gamine, ce n’était pas il y a 2 heures ?

Son ton était aussi glacial que le sien, mais avec cette pointe de sarcasme agaçante dont il ne savait se départir ; un masque d’ironie scotché sur le visage, une main machinalement posée sur le ventre comme pour alanguir la douleur qui déjà régressait, il attendit la réaction de la mignonne créature ; l’averse battait encore ses épaules, en diagonale, et pénétrait dans le vestibule de la sortie de secours ; lorsque la lune apparut, finalement, d’entre les nuages lourds, il put voir les facettes éclatantes du visage de Nailah, et les expressions qu’engendra sa répartie.

Il les savoura certainement.


Dernière édition par Jeveh E. Neuwright le Ven 23 Avr - 17:41, édité 1 fois
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Nailah Temset

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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyMar 6 Avr - 17:14

    Gamine ?
    Elle, une gamine ? Pourquoi pas une mioche, ou une pisseuses, tant qu’à faire !
    Bien entendu, Sir Neuwright avait quelques années de plus qu’elle. Mais, elle n’avait rien d’une gamine, elle le savait très bien, si ce n’était parfois quelques pensées ou réactions pareilles aux caprices des enfants ; les femmes avaient leurs humeurs, c’était bien connu. Elle fronça légèrement les sourcils, à cette appellation qui ne lui plaisait guère.
    Si seulement il savait à qui il s’adressait ! Une gamine ? Elle, Commandant des Services Secrets de l’Armée Noire, hein ? Ben voyons. Une gamine fort sournoise, alors, qui détenait sa vie entre ses mains, pour un peu qu’elle découvrît qu’il faisait partie de la Résistance. Elle travaillait avec des gamins, ce qui s’avérait être très agaçant et savait par conséquent de quoi il en retournait. Alors, non, elle n’était pas une gamine. Elle dut faire un effort surhumain pour ne pas paraître outragée, s’offusquer de quelques paroles en l’air, si ce n’était en son fort intérieur.

    Self-control.
    C’était une notion que Nailah avait eut du mal à assimiler, à intérioriser même, histoire de protéger son précieux orgueil. Enfin, ce genre de choses n’étaient venue qu’avec la popularité. Popularité apparue qu’une fois l’irritant personnage qui lui faisait face ayant déserté les lieux. Désormais, l’Académie était son territoire, qu’éventuellement elle se disputait avec Anarchie, cette sale garce qui avait d’ailleurs quelques affinités avec l’électricité. Drôle de coïncidence, par ailleurs. Quoi qu’il en soit, Nailah ne comptait pas partager : elle était reine, elle se pavanait à sa guise, point barre. Jeveh et sa clique n’avaient plus rien à faire dans cette histoire et la nouvelle politique était la suivante : « Tu te trouves sur mon chemin, je te calcine. »
    Chose qui était, hélas, difficilement envisageable.
    Mais il fallait avouer que ses capacités nouvellement acquises lui permettaient quelques vils tours qui arrangeaient bien ses manigances. Un plat tellement chaud que l’odieuse petite Donovan se retrouvait à recracher de manière peu élégante sa nourriture à la cafétéria de l’Académie. Ce genre de petites farces inoffensives au caractère puéril qui amusaient beaucoup miss Temset se trouvaient être un nouveau moyen de distraction.

    La tentation, là, était plus grande encore.
    Elle s’imagina quelques instants, à quoi ressemblerait Jeveh une fois sa tignasse réduite en cendre. L’idée était plus séduisante encore que de tenter l’expérience sur cette petite peste d’Ed’wina. Juste réduire cette petite frange à néant. Ou bien, ne brûler que le côté droit, histoire de pousser le ridicule à son comble…
    Nailah battit des paupières, réintégrant le monde réel à la seconde même où elle réalisait que la température avait légèrement augmenté. Rien de bien important, à peine perceptible pour les profanes, mais suffisamment pour qu’elle se souvînt qu’elle devait préserver son masque glacé. Un déguisement qui lui plaisait bien, un contraste qu’elle chérissait, si bien que même l’atmosphère ne devait pas changer. Le genre de détail qu’elle ne pourrait omettre, quoique peu d’individus fussent en mesure de le remarquer.

    Elle pencha légèrement la tête sur le côté faisant délicatement teinter ses boucles d’oreilles, haussa un sourcil et prit une légère inspiration avant de lâcher d’une voix feutrée de sarcasme :

    « Il me semble, quant à moi, que les personnes extérieures à l’Académie ne peuvent rester une fois huit heure passée. »

    Dur était le règlement, hein ?
    Une leur espiègle traversa le regard ténébreux de la jeune femme, tandis qu’elle croisait les bras en s’accotant au chambranle de la porte. Il n’avait pas plus le droit de s’infiltrer à l’Académie qu’elle de quitter les lieux. Pour l’instant, ils étaient à égalité. Néanmoins, elle ne risquait qu’une paire d’heure de colle, pour un peu que les dirlos fussent convaincus qu’elle s’était contentée de boire un coup, tandis que s’ils étaient de mauvaise humeur, Jeveh pourrait simplement ne plus remettre les pieds en ces lieux. De toute façon, les directeurs, aussi timbrés qu’ils étaient, en savaient beaucoup plus long qu’ils voulaient bien le faire croire : après une discussion avec Sund, elle était presque certaine qu’il s’agissait d’un vieux sort. D’où l’inscription dans le Hall, qui en serait une clef. Même elle ne pouvait passer outre, et évitait les grosses conneries au sein de ces murs… Pourquoi se donnait-elle la peine de sortir, à votre avis, si ce n’était pour conserver ses manigances secrètes ?

    Un sourire narquois s’étira finalement sur le coin de ses lèvres, alors qu’elle commençait à échafauder diverses hypothèses sur la venue de Jeveh à une telle heure, attendant un peu pour utiliser son pouvoir, pour connaître ses véritables intentions. C'était, pour le moment, bien plus amusant ainsi. La première raison, évidente et quasi-certaine en vue du personnage : il allait rejoindre une de ces pseudos petites saintes dans l’une des chambres des dortoirs. Amusant. Très risqué, aussi. Ou alors, il avait quelques comptes à régler, mais avec qui ? Elle l’ignorait ne se creusant pas plus la tête, décidant plutôt de continuer à focaliser son attention sur lui. Chanceux, Jeveh ? Une chose était sûre, si elle y allait à sa place, jamais elle ne se ferait prendre… Mais elle n’était pas prête de lui proposer, cela va de soi.

    D’un léger mouvement de la tête, elle indiqua les dortoirs au dessus d’eux :

    « En parlant de gamines, tu es là pour en dévergonder une ? Parce que là, mon grand, tu risques gros. »

    Et ce même sous le régime de Sund.
    Les directeurs étaient des individus influents, tout autant que M. Lowy et une poignée d’autre personne. Malgré les décrets, ils ne se gêneraient pas pour faire valoir leurs lois quant à l’abus de mineures. D’autant plus que Nailah doutait fortement que Sund fût en faveur de ce genre de débauche. Il ne manquerait plus que Jeveh appartînt à la l’Opposition, et le spectacle pourrait être prometteur. Bon, pas autant qu’une exécution publique en bonne et due forme, mais on ne pouvait pas tout avoir.
    Elle pourrait juste s’offrir le luxe de le dénoncer. Intéressante perspective qui prouverait aussi son sens commun de la solidarité et de l’importance qu’elle portait aux bonnes vieilles valeurs Watériniennes, d’assurer sa couverture. Au pire, dans l’ombre, on dirait d’elle qu’elle n’était qu’une sale garce, pour avoir fait un coup pareil à l’adoré Jeveh.

    Mais elle en était une.
    Nailah n’était qu’une sale vipère.
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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyMer 7 Avr - 20:02

Il la sonda lentement en réfléchissant à sa réplique ; même si la flamme avait vacillé une seconde après sa provocation, elle avait gardé un visage si neutre qu’il hésitait à parier pour lui même qu’elle s’était sentie offensée. Il préférait y croire, pour sa propre fierté – il se savait très doué pour faire chier Nailah Temset, ne serait- ce que par son existence et son ex popularité, qui ne s’essoufflerait jamais, et qu’elle n’arriverait certainement pas à égaler, car, majoritairement, elle n’était qu’une fille, une usine à fantasmes grégaires et trashs, qui ne parviendrait pas à prendre le rôle dominant et arbitraire du petit tyran qu’il avait incarné.

Néanmoins, elle rétorqua son petit speech sur le fait (exact) qu’il n’aurait pas dû être là, non plus, et il sentit la chair de poule hérisser légèrement la peau de ses bras, heureusement dissimulés sous le délicat cachemire de son pull sombre. De fait, le rictus de Nailah apparut, s’étiola, puis se raviva comme un feu follet pour s’étirer en un sourire narquois : elle prenait son pied, et sa réponse était clairement une menace ; il lui faisait certainement moins peur qu’elle ne pouvait l’angoisser ; pourquoi ? Parce qu’au vu de sa réputation de bourreau des cœurs notoire – et peu freiné par l’âge de ses victimes -, l’incident à la bibliothèque, et son statut tenu secret, mais néanmoins précaire, d’Opposant, il pourrait se prendre une bonne petite sanction telle que : emprisonnement, sévices, ou mieux encore, exécution. Il hésita : préférait-il être brûlé ou pendu ? Assassiné proprement, ou avec fanfare ? Et surtout, préférait-il crever pour ses « idées » rebelles (qu’il partageait de moins en moins et qui nierait ses ambitieux projets et sa force de caractère), ou pour avoir été un violeur à tendances pédophiles ? Il ne considérait ni l’un, ni l’autre de ces délits comme des triomphes. Mh. Ca ne lui disait vraiment rien, décidément – un peu trop prosaïque pour sa belle gueule et son grand esprit.

Il n’avait pas remarqué qu’elle avait des manières très lentes, une voix très féline, une gestuelle et une attitude lascive et légèrement paresseuse qui l’avait amenée à raviver ses expressions avec indolence, a s’accoter au chambranle avec alanguissement, à parler même avec délai. Elle n’avait pas ces manières si obsédantes avant : du moins le pensait-il, car il avait un radar pour la langueur, qualité et esthétisme qu’il appréciait.


- En parlant de gamines, tu es là pour en dévergonder une ? Parce que là, mon grand, tu risques gros, fit-elle, et il ressentit de nouveau la légère brûlure de lâcheté que lui inspirait le ton de menace qu’elle semblait affectionner. Il ne scilla pas. Eut un vague sourire insouciant. Manqua de l’étrangler de ses propres mains. La pute.

D’un geste très nonchalant, et particulièrement bourgeois, il sortit son parapluie beige et racé de sa grande poche d’imper, se détourna légèrement de Nailah pour ne pas lui griffer la figure avec l’armature de l’objet, et l’ouvrit élégamment. Il le tint pour faire obstacle à la pluie qui giflait, glaciale, sa nuque, et le maintint d’une main ferme alors qu’il retournait son visage vers elle ; la lune, digne loupiote, jetait sur le visage de la jeune fille des ombres et des lueurs ciselées par les linéaments de son visage ; elle avait de beaux yeux, intenses, agréables ; il resta un instant silencieux. Lune étincelant sur les boucles d’oreilles d’argent. Lune mettant en valeur les courbes dissimulées par cette robe stupidement couvrante. Lune sur sa bouche - pas mal -, lune sur les cheveux, ruisselante lune, même. Lune aussi sur son rictus impérissable. Il hésitait entre deux sentiments pour le moins primitifs : la baiser, ou la buter ?

Il se demanda dans quel camp elle était ; il doutait qu’elle soit neutre ; neutre n’allait pas avec Nailah Temset, puisque, même si elle affectait d’être l’indifférence incarnée, il se doutait qu’elle cachait un bon brasier, brûlant et dangereux, sous la glace – sensuelle ! avouons-le – de son comportement. Il aurait bien essayé de parier sur Partisane, parce qu’elle semblait avoir le délit, la cruauté sur les lèvres, la manipulation et la jouissance sur les lèvres ; mais après tout, qui pouvait croire qu’il était dans les rangs des rebelles ? Il était désagréable, ambitieux, violent, légèrement dérangé niveau satyriasis. Il avait le profil des bons Partisans. Et connaissait-il tous les rebelles ? Il rit intérieurement à l’idée d’une Nailah Opposante. Impossible. Il aurait fallu qu’elle se salisse un peu plus, il imaginait.

Quoique, lui-même, avec ses belles fringues et son beau parapluie, faisait peut-être un peu trop coquet pour être Opposant. Décidément, il avait une couverture parfaite, au moins. Il revint à Nailah et imagina les emmerdes qu’elle pourrait engendrer. Une merveille ; il était plus ou moins à la merci de son bon vouloir ; il voulut néanmoins mettre les choses au clair une bonne fois pour toute, et lui offrit généreusement un des sourires Neuwright, sourire charmant et charmeur, faisant soudain étinceler tout le charme familial et allumant une certaine douceur dans le regard vairon.


- Si tu crois que les planches à pains dans ton genre me tentent, ma mignonne, tu te trompes. Non, je viens vandaliser la bibliothèque et piquer un livre sur l’Elément Electrique. Et toi, tu vas faire le tapin au bar ?

Il susurra sa tirade, avec bienséance et gentillesse, d’un ton câlin et délicat qui n’appartenait qu’aux affronts qu’il aimait a proférer, et il accentua encore l’incurvation de ses lèvres en un sourire avenant, rieur, d’une hypocrisie ironique qui contrastait avec le rictus clair et sec de Nailah : mais il envoyait vers elle assez d’ondes négatives, pernicieuses, son regard était assez glacial, son esprit assez fermé, pour qu’elle ressente le malaise qu’il voulait lui insuffler ; il savait que son attitude lui serait pesante, lui serait inconfortable ; il fit passer son regard, de haut en bas, sur sa tenue – courte – et revint à son visage aristocratique ; la froideur de ses iris était palpable.

Menace, brunette, ce n’est pas ton don d’extralucide de pacotille qui t’empêchera de crever sous mes coups s’il le faut. Un centimètre, un geste réflexe, et je t’étrangle dans le noir et dans le silence.

Comme si Jeveh allait se laisser provoquer…


Dernière édition par Jeveh E. Neuwright le Ven 23 Avr - 17:40, édité 1 fois
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Nailah Temset

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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyVen 9 Avr - 19:51

    Un rire cristallin et sarcastique s’éleva dans la nuit.

    Nailah n’avait pas eu à réfléchir bien longtemps, le rôle lui était si naturel.
    Et puis, elle devait l’admettre, cela était assez amusant à entendre. Premièrement, elle était désormais une planche à pain dénuée d’intérêt, un concept qui la laissait assez perplexe, qui l’intriguait, mais qu’elle ne prenait pas comme une insulte. Certes, elle devrait, mais elle trouvait cela tout simplement ridicule, de la part d’un mec avec une telle tronche. Deuxièmement, il allait voler un livre. Qu’il était stupide de se faire interdire les lieux pour un bouquin qu’il aurait pu consulter le lendemain. Le jeu n’en valait pas la chandelle, selon la jeune femme. Cherchait-il à étaler les pouvoirs, en précisant l’intitulé de son précieux ouvrage ? Oui, cela aussi était bien drôle. Il ne se doutait pas que même sous une pluie torrentielle, elle pouvait faire apparaître des flammes au bout de ses doigts, créer un incendie digne de ce nom, animer les brasiers les plus dévastateurs. Ce qui pourrait le coûter la vie, si elle en faisait trop, mais c’était tellement plus jouissif que quelques ridicules courants statiques. Vraiment, rien ne lui ferait plus plaisir, maintenant qu’une petite démonstration. Elle pourrait d’ailleurs, quelles étaient les chances pour qu’un vicelard comme lui soit un Opposant ? Néanmoins, elle ne pourrait s’y résoudre, car les rumeurs courent bien vite dans les rues de Waterin, et elle ne voyait pas l’intérêt de tuer Jeveh maintenant.
    Car germait dans l’esprit de Nailah la délicieuse idée de vengeance. Le genre de plats qui se mange froid, mais qu’elle serait ravie de carboniser. Un peu rancunière, la demoiselle, n’est-ce pas ?

    Alors, l’affront, elle le lavait par un autre.
    Ce grand éclat de rire, un rire qui mélangeait moquerie et amusement, un rire que rarement on entendait. Le genre de rire qui paraissait si naturel, que l’on se sentait clairement ridicule. Un tout autre niveau que l’apparence glacée, une guerre plus ouverte, peut-être moins mesquine, mais plus odieuse.
    Elle n’était certainement pas sa « mignonne. »

    « Un livre ? Voilà qui est… décevant. »

    Elle n’avait rien perdu de son sourire en coin, rien perdu de l’éclat sournois dans son regard, lorsqu’elle accentua le dernier mot dans un murmure. Seul le masque de froideur qui venait de fondre, partiellement émietté par la supercherie. Oui. Jeveh était décevant sur toute la ligne. Elle s’attendait à un tout autre genre de rencontre, quelque chose de plus… violent. Deux personnalités adverses qui s’affrontaient en bonne et du forme, pas un semblant d’hypocrisie teinté de quelques paroles sifflées.
    Elle se détourna un instant, faisant mine de réfléchir, fixant le sol, puis d’un battement de paupière, son regard replongea dans celui de son vis-à-vis.

    Elle n'avait plus rien à faire avec lui.
    Un sourcil haussé, elle lâcha :

    « Et bien, libre à toi de commettre tes méfaits. Pour ma part, non. Je ne vais pas au bar. »

    Du moins, pouvait-elle faire croire.
    Pas besoin d’en dire plus, rien n’était certain.
    Puis, les Tréfonds d’Izel n’étaient pas vraiment un bar ordinaire, et peu en connaissait l’existence. Pis encore, les Opposants ne pourraient tout simplement pas le trouver. Désormais, elle pouvait prétendre se rendre dans sa boutique. Après tout un peu de couture ne lui ferait pas de mal, puis, ayant transporté la plupart de ses créations au château pour le Bal, elle trouvait sa vitrine sobre et triste. Enfin, cela lui paraissait de loin être le meilleur plan à suivre, dans la mesure où si jamais Jeveh avait la délicieuse intention de la dénoncer ou de lui faire du chantage, elle pourrait toujours faire les yeux doux aux dirlos, en leur expliquant qu’elle n’avait fait que pratiquer son Art. Qui avait-il de mal à cela ? A dix-huit ans passés, on lui ferait certainement grâce de ses petits écarts. Du moins, cela avait fonctionné jusque-là.

    Elle se focalisa quelques instants sur Jeveh encore, se délectant de cette image, et des multiples idées que lui soufflaient son don, les multiples avenirs, et celui ô combien jouissif où il se faisait prendre la main dans le sac. Elle ne lui dirait rien, évidemment, quel intérêt ! Mais elle aurait bien souhaité voler le pouvoir de change-forme de cette psychopathe d’Ohnelli, histoire de se faufiler par là et d’assister à la scène. Si peu de chance qu’elle ait besoin de le dénoncer… Il pouvait bien songer à la tuer, il n’y parviendrait pas. Jamais il ne pourrait sentir ses mains se serrer autour du cours de la précieuse subordonnée de Sund, car aussitôt, elles ne seraient plus que chair brûlée. Il pourrait bien essayer de savoir qui l’avait vendu, jamais il n’aurait de preuve. Se rendrait-il compte un jour de la supériorité de Nailah ? Probablement pas. Et elle ignorait si elle devait s’en réjouir ou s’en attrister.

    Elle glissa dehors, prenant bien soin de le frôler au passage, pour que son parfum d’épices sucrées s’accroche à lui, pour qu’il n’oublie pas cette rencontre de sitôt, qu’il songe à elle comme à une fille ordinaire, et que cet instant reste gravé dans sa mémoire pour le jour où elle lui révélerait peut-être ses précieux secrets.
    La pluie s’abattit sur elle, à la fois salvatrice et agaçante, alors qu’elle faisait quelques pas pressés, quoi que pas si rapides. Parmi les milliers de possibilités, il y avait une probabilité raisonnable pour qu’il la poursuive et qu’ils se retrouvent tous les deux sous les trombes d’eaux, dissimulant à nouveau les astres de Syeen.

    Qu’y avait-il de plus provoquant que Nailah Temset qui vous tourne le dos ?
    Qu’y avait-il de plus envoûtant que son regard ?
    Qu’y avait-il de plus malsain ?
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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyVen 16 Avr - 15:46

Jeveh ne savait pas qui du « décevant » ou du dos présenté ostensiblement aiguisa plus violemment sa colère : mais le fait était qu’il sentit soudain une rage outrée grimper dans sa gorge, griffer allégrement sa langue acérée, et une envie destructrice de meurtre voila un instant son regard. Cette petite peste avait osé l’insulter, mais pire ! Le froisser profondément, premièrement en se gaussant de ses buts – certes, un bouquin, ce n’était ni aventureux, ni digne d’admiration -, secondo en perdant tout intérêt pour lui du même coup. L’ego de Jeveh en prenait un coup, et salement ! Il grimaça, face au dos lisse et élégant qui déjà perçait la nuit pour s’éloigner, jetant un œil néanmoins à la silhouette mise en valeur par l’éclat de la lune. Son cerveau se mit en marche, brusquement motivé par l’afflux de sang qu’avait provoqué sa colère : que faire ? Quelle vengeance, quelle revanche ? Comment la retenir, la faire hurler de douleur ou de fureur, quel choix ? Partir, tourner les talons dignement, prendre ce foutu bouquin qui ne l’intéressait même plus, massacrer le bureau de cette pétasse de bibliothécaire, ou gâcher la soirée – la semaine ? L’existence ? Quelle tentation ! – de Nailah Temset ? Il ne lui fallut qu’une seconde pour faire son choix.

La pluie s’abattait sur Nailah, mouillant ses cheveux et ses vêtements rapidement, et il vit le tissu s’alourdir sur sa peau, goutter tendrement sur l’asphalte ; elle n’était plus corps, mais à peine silhouette ; il devait accélérer dans sa démarche. De fait, c’est l’eau qui lui souffla l’idée parfaitement puérile, délicieusement sadique, et érotiquement visuelle, et il imagina directement l’effet exquis de l’éléctricité, guidée par le moteur aquatique, griffonner ses méfaits sur les reins ou les cuisses de Nailah. Décidément, cet élément lui aura valu au moins ce soir, un peu d’amusement – en contrepartie des efforts perfectionnistes et acharnés auquel il se résolvait seulement, d’habitude.

Il entrouvrit les yeux pour focaliser son regard sous les fesses légèrement balancées de Nailah, ses hanches lentement danseuses, et démarra ; il vit chacune des molécules adéquates se lier et se séparer entre elles pour former une délicieuse chaine électrique sur la robe noire, et se concentra. La chaleur du courant l’effleura avant d’aller toucher les cuisses de Nailah : maintenant, elle devait sentir la vive brûlure de la foudre agresser sa peau, alors que Jeveh dessinait dans le joli tissu sombre une plaie béante ; et, aussi sec, soixante bons centimètres de la jupe tombèrent au sol, découpés nettement par un électrochoc corrosif, alors que la charmante donzelle se retrouvait jambes (et il s’en fallait de peu, fesses) à l’air, l’arrière et le devant des cuisses lourdement rougies par l’attaque brûlante ; la pluie panserait certainement rapidement ses blessures ; sur le sol, ce qui restait du jupon crépitait faiblement, avant de succomber à l’assaut de l’averse dans une flaque jeunette.

Un doigt sur le menton, Jeveh admira le travail d’artiste, et, en voyant l’expression de Nailah, éclata soudain d’un grand rire joyeux qui s’écartela sur le sombre de la nuit. Son gloussement ravi résonna lourdement, s’étiolant en tons rauques et élégants, mais hilares, communicatifs, égayant aussi le visage si serein qu’il présentait à plein temps, plissant les yeux vairons, courbant les lèvres trop pleines. Il serra les doigts autour de son parapluie, planté légèrement en retrait, et fixant son regard guilleret sur la jeunette. Décidément, elle aurait mieux fait de se taire et d’éviter de le provoquer, elle qui n’était dotée que d’une pauvre puissance de l’esprit, un spiritualisme dérisoire et instable, un pouvoir digne de son mépris.

Peut-être qu’elle était opposante, à la réflexion : mais bon, est-ce que Sund buterait un pauvre innocent pour avoir déchiqueter la robe (et pas la plus affriolante, en plus !) d’une de ses protégées ? Il enverrait Gabriel à sa rescousse, au pire. Il doutait du fait qu’il pourrait déchiqueter la gueule de Sund à coup de courants électriques, tout d’même.

Il rengaina sa main dans sa poche d’imper, et eut un vague sourire vers Nailah lorsque son rire se fut tarit ; sa voix déclama avec une emphase provocatrice :


- Tu pars comme ça ? Vilaine fille !

Bizarrement, sa rage offensée s’était envolée aussi vite que le triomphe éphémère de Nailah.
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MessageSujet: Re: Jouons (!) avec le feu ! (PV Nailah)   Jouons (!) avec le feu !     (PV Nailah) EmptyJeu 29 Avr - 11:26

    La colère fusa.
    Elle se répandit dans les veines de Nailah, embrasa l’atmosphère tout comme sa peau, si bien que les gouttes de pluies s’évaporaient à son contact ardent. Elle fit volte face, toisa l’animal stupide qui venait de ruiner l’une de ses créations, avec l’envie grondante de le réduire en petit tas de cendre ridicule. Que méritait-il d’autre, pour avoir ainsi offensé Nailah Temset ? Il s’amusait –encore !- de l’humiliation qu’il lui imposait. Un pauvre petit crétin hilare, satisfait de sa puérilité, sans même savoir à qui il se frottait vraiment. La jeune femme brûlait de palier son ignorance, lui dévoiler le feu qui la consumait de l’intérieur, les dégâts que Sund avait soufflé sur son corps si jeune, lui promettant pouvoir mais mort.

    Elle fit demi-tour, chose exceptionnelle, la rage durcissant d’avantage ses traits, ses sourcils froncés révélateurs de l’effort qu’elle fournissait pour se contrôler, pour ne pas le rôtir sur place. Furieuse, elle ne s’arrêta que lorsque son visage se trouvait à quelques centimètres du sien, histoire qu’il puisse sentir la chaleur que dégageait son corps, le danger qu’elle représentait, que l’atmosphère oppressante qu’elle dégageait l’étouffe, que ce débordement de pouvoir le heurte, d’une force égale à celle de son courroux. Elle voulait qu’il réalise à quel point il était dangereux de jouer avec le feu.
    Un sifflement mauvais lui échappa, une simple phrase, une menace cuisante et perfide, horriblement sincère, loin de tous les jeux auxquels elle pouvait se prêter. Une menace de mort ou pis encore, pour une simple robe déchirée – une de ses précieuses créations, rappelons-le. Juste pour son égo démesuré qui venait de pâtir de l’impulsivité infantile d’un sombre crétin qui n’avait rien de mieux à faire de ses journées que se pavaner, quand il n’agressait pas les bibliothécaires.

    « Ne t’avise plus jamais de me provoquer de la sorte, tu m’entends ? »

    Bien entendu, les voies du Potentiels étaient multiples et improbables. Il y avait là de quoi faire douter Jeveh, de l’intriguer quant à la puissance que cachait la jeune femme. Mais cela pouvait aussi être une simple poussée du Don, à cause de l’émotion forte, l’affront dévoilant des capacités inconnues jusqu’alors. C’était bien l’une des manières dont se dévoilait les pouvoirs de chacun. Nailah était peut être juste un peu à la bourre concernant ses particularités, la voyance ne faisait pas tout. Jeveh pouvait bien en penser ce qu’il voulait, pour l’instant du moins, et dire ce que bon lui semblait. Une hausse de température, et alors ? Si elle mentait, qui le croirait ? Et qui lui accorderait confiance ? Personne, strictement personne n’irait le croire s’il disait que Nailah avait le sang en ébullition, qu’elle brûlait au contact, formant quelques cloques purulentes sur son auguste personne. Et même si on la faisait examiner, elle demanderait juste à son maître la protection adéquate pour conserver sa couverture d’étudiante. Mais avec de telles excuses, elle pouvait tout aussi bien brûler son joli minois, non ? L’idée lui était exquise, pleine de réconfort. Encore un seul faux pas, et Jeveh y passait. Car, elle devait bien l’admettre, dans le fond, aussi séduisante était la perspective de le faire hurler de douleur, de le défigurer de brûlures, cela lui attirerait bien trop d’attention et d’ennuis, et elle pourrait être bien plus aisément démasquée par la suite. Bref, c’était stupide, son attitude était complètement irréfléchie. Elle s’en foutait un peu, pour l’instant, mais plus tard, elle regretterait ses actes, surtout quand elle devrait s’expliquer avec Sund. Les plans continuaient à se bousculer dans sa tête, certains simplets et puérils, d’autres complexes et machiavéliques, la notion de vengeance s’imprimant dans son être, lui seyant à merveilles. Ne disait-on pas qu’il s’agissait d’un plat qui se mangeait froid ?

    Elle demeura, immobile, sans le lâcher du regard, à la fois glaciale et ardente, le parfait contraste entre son attitude et son pouvoir. Elle ne flancherait pas, attendait se réplique. Oh, elle n’espérait pas des excuses, cela était clair. Un petit fils à grand maman comme lui ne pouvait pas réaliser qu’il venait de réduire des heures de travail à néant, et pas seulement blessé l’orgueil de la Vipère. Avait-il seulement idée du prix d’une de ces robes, aussi simple fut-elle ? Quand elle pensait que bien des personnes économisaient pour s’offrir une robe chez elle, pour l’un des évènements de Waterin, un bal, une réception… Oh, un jour, elle irait en offrir une à la grand-mère de Jeveh. Juste comme ça, pour voir. Une chose était sûre, elle ne sortait plus. Elle était bonne pour retourner se changer et avec un tel affront, elle savait qu’elle passerait des heures à trouver une tenue satisfaisante, qui bien entendu, ne se rapprochera jamais de celle qu’elle portait actuellement : chacune de ses pièces était unique. Bref, c’était le drame pour Nailah : Jeveh venait de ruiner sa soirée.

    Peut-être pourrait-elle se faire le plaisir de ruiner la sienne ?
    Et pourquoi ne pas sonner l’alarme ?
    Watch you mouth, honey…


    Spoiler:
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